Fut un temps, plus proche de celui de L'homme qui en savait trop que de celui de Madame Sans Gêne, il était de bon ton et signe de belle éducation de ne pas parler la bouche pleine, et jamais, au grand jamais, mettre la main devant sa bouche. Sauf pour bâiller. Mais, c'est une autre histoire.
Le code du savoir-vivre servait aussi bien l'entendement que l'esthétique.
Blâmons les journalistes qui bafouèrent sans vergogne l'interdiction de dévisager avec insistance ; les téléphones mobiles dont la qualité de réception est parfois à la limite de l'outrage ; et les caméras qui surprennent des conversations que la bienséance interdit d'écouter sans y être invité.
C'est ainsi que le toléré parler dans sa barbe sera bientôt détrôné au profit du parle à ma main parler dans sa main. Puissent les théories darwiniennes qui nous guettent s'avérer erronées.
Fut un temps, plus proche de celui de la Dame aux Camélias que de L'homme
à la chemise Lilas, il était de bon ton et signe de belle éducation de se détourner pour toussoter légèrement sur le bout de ses doigts, de
préférence gantés, et en cas d'éternuement, intempestif ou non, de
céder à l'accès le plus discrètement possible.
L'étiquette, vous dis-je.
Vous allez voir qu'au train où vont les choses et avec les avancées de la science, c'est plus qu'une part de bonheur qu'il va nous falloir lâcher.
Il va bientôt nous falloir favoriser le "savoir vivre" au détriment du "savoir-vivre" et éternuer dans le pli de nos coudes. Quelle engeance !
Puisse la sagesse populaire post-moderne, dans sa grande mansuétude, ne pas pousser le vice à nous obliger à des contorsions d'acrobate.
* Freud, il y a 80 ans, durant l'été 1929 in Malaise dans la civilisation.